L'histoire du personnel communal
débute au Moyen Âge.
Elle accompagne le triomphe
de la monarchie sur la féodalité,
s'organise dans
les municipalités révolutionnaires,
s'institutionnalise dans
la première moitié du dixneuvième
siècle, pour s'épanouir
avec la troisième République.
En 1984, enfin, un
statut unifie les fonctions
publiques.
Qui sont ces serviteurs municipaux,
écuyers des consulats
et échevinages, serruriers,
sonneurs de cloche ou maîtres
d'école du quinzième
siècle, secrétaires-greffiers et
piqueurs de travaux au dix-huitième,
préposés à l'octroi,
croque-morts, concierges ou
berceuses des années 1900,
garçons de bureau, commis
aux écritures, secrétaires de
mairie des années 1930,
informaticiens du vingt-et-unième
siècle ?
Comment vivent-ils quand
les traitements sont maigres
ou simplement remplacés
par une paire de sabots,
un manteau ou une paire
de draps ?
Comment s'organisent-ils
quand le maire est souverain
des destinées de son personnel,
avant que son pouvoir
ne soit quelque peu bridé
par le gouvernement ?
Quels moyens utilisent-ils
pour faire entendre leurs
revendications ? Comment
obtiennent-ils un premier
corps de règles relativement
identiques d'un point
à l'autre du territoire pour
leur recrutement, leur salaire,
leur avancement, leur formation
? Quelle est leur conception
de l'État, de la nation,
du service public ?
Comment se construit
le statut de la fonction
publique territoriale ? Pourquoi
sera-t-il modifié plus de
quarante-cinq fois en vingt
ans et quel est son avenir
quand les frontières
et les compétences territoriales
se recomposent ?
Dominique Durand, journaliste
et historien, décrit
la constitution, au cours
des siècles, d'une famille
juridique de un million six
cent mille personnes consolidée
autour d'un statut en
59 cadres d'emplois
ouverts sur 280 métiers :
la Fonction publique
territoriale.