Dans le prolongement du 100, boulevard du Montparnasse publié aux Cahiers dessinés en 2011, Anne Gorouben revient sur ses jeunes années passées dans le XVe arrondissement de Paris, marquées par le poids des silences d'une famille juive durant l'Occupation.
Avec les mots, des mots simples, pudiques, merveilleusement justes, son instrument privilégié est le crayon : dans le bruit des cafés ou le calme de son atelier, la dessinatrice donne corps et vie aux images enfouies dans la mémoire familiale et dans la sienne propre, mais aussi dans notre mémoire à tous.
Image après image, phrase après phrase, l'histoire s'échafaude et, par l'alchimie des ombres et de la lumière, se révèle enfin. C'est cette reconstruction que retrace cet ouvrage, à travers cent cinquante-deux dessins époustouflants qui, jouant du détail et du flou, montrent ce que les yeux refusent de voir et disent ce que les mots s'appliquent à taire.