"Meursault aurait dû pleurer à l'enterrement de sa mère, j'aurais dû pleurer en vidant la maison. Mes larmes, je les diffère et détourne. Je pleure dans le noir d'une salle de cinéma ou d'une salle de concert, pour tout autre chose, pour rien. On ne se contrôle pas impunément pendant des années, on finit par conjuguer insensibilité et sensiblerie. On est froid quand il faudrait fondre, et on s'effondre dans une chansonnette. Pleurer une bonne fois sur la maison, sur mon père, sur ma mère et sur moi.
"Effacer l'ardoise", dit-on. J'ai effacé. Mais mon tableau noir que j'ai effacé mille fois, et même lessivé, a gardé dans la peinture et le bois la trace de dessins effectués avec une craie trop dure, des dessins obscènes."