La minorité francophone de Terre-Neuve constitue le groupe franco-canadien le moins bien connu, le plus restreint et le seul, en dehors des Acadiens, à ne pas être d'origine québécoise. Promis plusieurs fois à l'assimilation ethnolinguistique complète ces descendants de Terre-neuvas et d'Acadiens ont su déjouer les pronostics les plus pessimistes et maintenir leur langue et leur culture jusqu'à aujourd'hui.
L'étude présentée est, dans un premier temps, menée selon une approche socio-historique puis ethnologique. Le concept d'identité ethnique est ensuite analysé avec une attention particulière puisque les phénomènes d'identification collective, d'assimilation et de renaissance ethnolinguistique, propres à l'évolution de l'identité ethnique nord-américaine, s'y sont tous développés de façon distinctive. Le modèle analytique utilisé propose d'étudier le phénomène d'identité ethnique au travers des processus interactionnels qui se forment dans le jeu entre des variables objectives issues de contextes structuraux, groupaux et supra-groupaux, et des variables culturelles subjectives d'ordre psycho-sociologiques. Les sentiments identitaires, notamment ceux d'appartenance, de valeur et de confiance, plus spécifiques à l'évolution de l'ethnicité, émanent du rapport entre ces variables parfois complémentaires mais souvent concurrentes. Les résultats d'un ensemble d'études pluridisciplinaires et multidimensionnelles permettent, en dernier lieu, de proposer une synthèse prospective de la situation identitaire des Franco-Terreneuviens.