«Le silence et l'obscurité. Enfin ! C'est ainsi que, dès
l'enfance, je m'étais imaginé d'habiller un jour le bonheur.
Je n'ose y croire. Il est si tard en cet automne où mon âge
a jauni. Le tumulte en moi semble s'être retiré. L'esprit à
marée basse ne demeure que la vase des souvenirs. Ces
clowns blancs de la mémoire. Et ces visages épinglés dans
mes yeux tels des papillons aux ailes enfin orphelines. Est-ce
un armistice avec mes sens ? Je me sens presque bien.
Détendu. Soulagé d'un poids qui n'était pas mien.»
Empreint d'humour noir, de sensibilité et d'élégance, Une
si douce impatience raconte, avec des mots au goût de
cendres, la dernière heure de la vie d'un homme.