Le héros de cette aventure littéraire se nomme Herbert
Stencil, né en 1901 et membre d'un groupe d'artistes
pseudo-bohèmes, la Tierce des Paumés. Il lui arrive de
lire des passages du journal intime laissé par son père, mort en
1919 dans d'obscures circonstances alors qu'il enquêtait sur
des soulèvements dans l'île de Malte. Mais c'est en 1945 seulement,
à une terrasse de café à Oran, qu'il tombe sur quelques
lignes énigmatiques : «Avril 1899, Florence. Il y a plus derrière
V., et dans V. qu'aucun de nous n'a jamais soupçonné. Non pas
qui, mais quoi - qu'est-ce qu'elle est ?»
Il est aussitôt intrigué, et part dans une sorte de quête de «V.»
qui l'emmène successivement à New York, en Allemagne, à
Paris et dans d'autres contrées du monde plus ou moins
connues. On pourrait croire, tour à tour, que V. est une jeune
femme déflorée au Caire ; une femelle de rat, dénommée
Véronique, qui tient ses quartiers dans les égouts de
Manhattan ; une danseuse allemande pré-nazie dans le Sud-Ouest
africain ; un pays mystérieux appelé Vheissu ; ou encore
une lesbienne du boulevard de Clichy. Et si V. n'était finalement
rien moins que la clé expliquant le chaos mondial ? «Ce
que sont pour le libertin les cuisses ouvertes, ce qu'est un vol
d'oiseaux migrateurs pour l'ornithologue, ce qu'est la tenaille
pour l'ajusteur, voilà ce qu'était pour le jeune Stencil la lettre V.»