«Le débat sur l'audiovisuel public a permis de rappeler à quel point
la télévision joue un rôle majeur dans la manière de façonner
les imaginaires et les consciences, de se représenter le monde.
Première «pratique culturelle» : plus de trois heures de consommation
quotidienne moyenne, soit l'équivalent de douze ans de la vie moyenne
d'un individu...»
Formidable coup politique du président de la République, la décision de supprimer
la publicité dans le service public audiovisuel risque de remettre en cause l'existence
même de la télévision publique si elle n'est pas accompagnée des financements nécessaires.
Avec la rigueur du juriste et la sagacité du fin analyste politique, Serge Regourd nous
propose un éclairage d'une rare précision sur les exigences d'une télévision de service
public et les conditions de sa rédemption.
Retraçant la singularité de l'histoire de la télévision publique, de «la voix de son maître»
à la privatisation de TF1 en passant par le démantèlement de l'ORTF, il met en garde face
à l'instrumentalisation des mutations technologiques et aux contraintes européennes
frappant les télévisions publiques.
Connaisseur avisé des modèles européens, il prône une réévaluation des missions du service
public en termes de qualité des programmes, de pluralisme, de définition d'un modèle
culturel spécifique. Et il s'interroge sur les véritables objectifs du chef de l'État dans un
contexte général de régression des services publics.