La science peut-elle s'épanouir sous un régime totalitaire ? A cette question, entre tant d'autres, le livre de Georges Ripka apporte des réponses surprenantes. On y découvre que les sciences de la nature ont été protégées, bien mieux que les sciences sociales, des inquisiteurs chargés de défendre le dogme : malgré les purges, les menaces, la surveillance policière, les restrictions, la recherche scientifique pouvait se pratiquer à un très haut niveau de qualité.
Les savants des pays ex-communistes (tchèques, hongrois, allemands, russes, etc.) que Georges Ripka a interrogés, tous scientifiques de grand renom, apportent un témoignage précieux sur la vie, et parfois la survie, en régime communiste, sur la qualité de l'éducation et sur un système de recherche qui ne fonctionnait pas si mal. Plusieurs intervenants ne cachent d'ailleurs pas une certaine nostalgie de l'époque où les esprits forts se tournaient volontiers vers la science qui les tenait à l'écart sinon à l'abri des ingérences politiques.