Un poète hors norme. Une traduction sidérante. Un graphisme d'une rare créativité.
Contemporain de la révolution russe, révolution non seulement politique mais aussi philosophique et artistique, Vélimir Khlebnikov (1885-1922) est, parmi les très nombreux novateurs du temps, celui qui, sans doute, dynamite le plus le langage pour créer un monde nouveau.
Vélimir Khlebnikov écrit Zanguézi, poème-pièce, poème-miroir, « surnarration », à la fin de sa vie. Zanguézi est le nom du héros, prophète, alter ego de son créateur. Le poème commence par la parole des oiseaux au soleil levant. Puis vient Zanguézi...
Mathématiques, astronomie, philosophie, ornithologie, tout sert à celui qui se veut « président du globe terrestre » pour façonner sa « langue des oiseaux, poésie stellaire », dans laquelle il n'est pas de mots, mais des mouvements et des pulsations, pas de chapitres, mais des surfaces. Khlebnikov, dit Yvan Mignot, son traducteur, « fait un croche-patte aux mathématiques puisqu'il en fait autre chose, un matériau de poésie ».
En 2020, on célébrait le 135e anniversaire de la naissance de Vélimir Khlebnikov. À cette occasion, l'atelier de Boris Trofimov, à Moscou, réalisait une édition de Zanguézi, en russe et en anglais, visant à reproduire graphiquement le rythme du poème. Nous reprenons cette composition graphique en russe et en français.