52 Fragments pour l'aimée
52 fragmentos para la amada
Avec cette série de « fragments », le poète mauricien Umar
Timol offre une série de courtes proses poétiques (parfois, mais
rarement entrecoupées de blocs de vers libres), où alternent
deux aspects du verbe : le bouillonnement et la recherche du
dépouillement, de la maîtrise.
Au travers de l'amour - je dirais presque de la métaphore
amoureuse -, il chante les tourments de l'incomplétude, de
l'« achèvement toujours ajourné », de l'impossible, inatteignable
fusion avec un absolu - l'absolu que constitue l'autre.
Se perdre en l'autre, se perdre en le monde, se perdre,
finalement, dans le Tout ; se consumer, jusqu'à s'abolir « dans
la beauté », médium d'« un ailleurs » qui, soudain, se révèle à
l'instinct du poète, à ses fameuses antennes.
Un peu à l'instar des poètes soufis tel Al Hallaj ou de la
grande chantre de la bhakti krishnaïte indienne du XVIe siècle
Mira Bai, Umar Timol a fait le choix d'un langage vibrant,
passionnel.