«Je me suis retrouvé à Budapest à cause d'une escale
imprévue, alors que je volais d'Istanbul à Francfort, où
j'avais une correspondance pour Rio. La compagnie a offert
aux passagers une nuitée dans un hôtel de l'aéroport et ne
nous informerait que le lendemain matin que le problème
technique qui avait provoqué cette escale en fait avait été une
alerte anonyme à la bombe.»
Tout en étant le héros et le narrateur de sa propre vie, José
Costa - a priori condamné par sa profession de «nègre»
à rester dans l'ombre - en est aussi le spectateur
impuissant. À partir d'un arrêt forcé dans la capitale
hongroise, les événements semblent lui échapper, et son
existence s'apparente de plus en plus à un jeu de piste
linguistique et sentimental entre deux villes, deux langues,
mais aussi entre deux femmes, loin de la vie tranquille et sans
éclat qu'il menait auparavant.
Ce troisième roman de Chico Buarque, hilarant tour de force
littéraire qui nous mène des plages d'Ipanema aux bords du
Danube, recèle une réflexion très originale sur les questions
d'identité et de langue.