À l'âge de quatorze ou quinze ans, lorsqu'on ouvre les yeux sur la vie, on a parfois un haut-le-coeur, et la certitude que, quoi qu'il arrive, on ne supportera pas ce chemin-là comme il se donne. Alors on se révolte, et on rêve. On devient musicien, peintre, alpiniste ou torero. On veut danser près du gouffre. On a compris que c'est dans cette brûlure-là, sur ce fil exact que rôdent les questions, les vraies. Et ceux qui ont choisi l'étrange route des toros se tiennent plus près des flammes que les autres.
La passion du toro, maître du campo ou de l'arène, nous jette sur les chemins d'Andalousie, des Landes ou de Camargue. Des processions de la semaine sainte sévillane à la folie des grandes férias, on croise ici tous ces rituels partagés où le sacré naît de la poussière que les hommes soulèvent.