Il faut passer un chemin cassé par les racines des arbres, le vent et les
pluies. Il y a du sable et des aiguilles de pin, et des rochers tombés du
ciel. Au bout du chemin, où la forêt s'est épaissie, il y a quelque part
dans les fourrés une bicoque de planches et de pierraille. Il y a des chats, un
pigeon - et des sangliers, des biches, des cerfs, des renards, des vipères.
Pascal vit dans sa passion paléolithique et néolithique. Ici, tout lui ressemble
car il a tout fait à son image. Cailloux, boîtes de camembert, objets
en fer : ces sortes de sculptures sont des dessins faits de bois, de ferraille et
d'objets trouvés. Ça s'allume et ça s'éteint. Ça bouge ou ça ne bouge pas.
Toujours des chats, des mulots ; des insectes aussi, et des plantes, des arbres,
des pierres, cachés derrière le mince écran sale de la réalité. Il suffit de déchirer
celui-ci du bout des doigts pour que surgisse ce monde véritable,
simple et doux.