L'émergence de certains «drôles de marchés» s'appuie sur la
remise en cause substantielle des principes du sacré. Ils heurtent
les croyances et les valeurs morales établies. Le religieux, le
mystique, le divin, le surnaturel se trouvent désacralisés. Le
sacrifice ne se justifie plus et la profanation est permise. Cette
désacralisation est estimée menacer la société comme entité
collective et conduire à sa liquéfaction.
Sur d'autres «drôles de marchés», les acteurs contournent
habilement la loi en profitant opportunément de son
incomplétude ou de ses failles, reflétant dès lors l'écart entre la
règle et le réel. Par l'institution de nouvelles pratiques, ces marchés
peuvent même être largement en avance sur le législatif et ce,
pour deux raisons : d'une part, la vitesse avec laquelle les acteurs
identifient les interstices exploitables et remettent en cause les
frontières existantes et, d'autre part, l'asymétrie d'information
dont ils font preuve.