Quelque part en France, en bordure
du domaine du vieux seigneur Abdon,
commence la vaste forêt sans âge
dont nul ne sait où elle finit. Abdon,
si grand chasseur qu'il soit, a respecté
cette forêt «pour qu'il y eût un monde
sans hommes, sans armes d'hommes»,
où les bêtes puissent mourir de leur belle mort.
Mais le fils d'Abdon et son piqueux, loin d'être
inspirés par la même sagesse, sont hantés par un rêve
de conquête et de possession. Passionnément, ils
vont poursuivre la bête splendide et symbolique,
le grand Cerf de la forêt, comme le capitaine Achab
poursuit Moby Dick, la Baleine blanche...
Quête du graal ardente et désespérée, La Forêt
perdue tient tout à la fois de la fable et de l'épopée,
de la légende et du mythe. Sommet de l'oeuvre de
Maurice Genevoix, ce roman appartient au petit
nombre de textes qui, par leur intemporalité même,
disent ce qui est immuable en l'homme.