A l'heure où, à l'échelle planétaire, la surveillance
s'impose comme une condition moderne,
Georges Banu en examine le fonctionnement
dans de grands textes de théâtre où elle se
cristallise autour de dispositifs variés. Dispositifs
de surveillance profane qui, d'Hamlet à Tartuffe,
de Britannicus au Balcon, réunissent sur le
plateau surveillés et surveillants non pas sous
l'oeil de Dieu, mais sous celui d'un spectateur
surinformé. Surveillant privilégié !
La mise en scène se trouve prise entre le désir
de s'appuyer sur ses techniques anciennes - la
table d'Orgon ou la dissimulation de Néron - et
la volonté d'intégrer les nouvelles technologies
qui le rattachent au présent. A travers "la scène
surveillée", se joue l'écartèlement du théâtre
entre archaïsme et modernité.
Marqué par sa jeunesse sous un régime totalitaire
et nourri par son expérience d'homme de
théâtre, Georges Banu analyse les formes de la
surveillance et les diverses manières dont elle
s'exerce sur un plateau, face à un spectateur aux
aguets qui en subit tout à la fois l'attrait et
l'horreur.