Les médicaments sentent le soufre. Les consommant avec passion, nous oscillons à leur propos entre pensée magique et délire scientiste, exigence d'efficacité et principe de précaution. Philippe Urfalino établit la cartographie de l'industrie pharmaceutique et du médicament, afin que les critiques souvent légitimes à l'encontre du cynisme commercial des firmes n'enfourchent pas systématiquement la rhétorique du complot qui, en plus d'être fausse, s'avère inefficace à les contrecarrer. Ce faisant, il préfère la vigilance à l'angoisse.