Le jour du cochon
« ... et l'âne dit au cochon : méfie-toi du soir où elle ne t'apportera pas à manger. » Aujourd'hui, la grand-mère a supprimé les repas du beau cochon qu'elle a commencé d'élever au biberon il y a un an.
Ce cochon sera sacrifié demain. C'est ainsi que de tout temps, dans la vallée des Duyes, on fête ensemble saint Blaise et saint Cochon, les martyrs vont par deux. On a toujours fait ça ; un rite ? Une habitude ?
« À la campagne y'a qu'un mot pour le dire : la tradition. »
Ainsi ce livre nous fait-il vivre Le Jour du cochon, de la mise à mort à la fabrication des andouillettes grasses, comme si nous étions « nés natifs » de cette vallée où l'auteur a vécu « étranger du dedans », apopté par les gens d'ici.
Au cours d'une minutieuse et truculente description, par la magie d'un verbe très fleuri, le lecteur, devenu malgré lui acteur-complice, lit comme les autres parlent : quelle saveur d'écriture et quel régal !