Heureux celui qui peut d'une aile- vigoureuse S'élancer vers les champs lumineux et sereins ; Celui dont les pensers, comme des alouettes, Vers les cieux le matin prennent un libre essor, Qui plane sur la vie, et comprend sans effort le langage des fleurs et des choses muettes !
Dès sa prime jeunesse, Pauline Tarn a dû aimer ces vers de Baudelaire. Dans le long poème inédit Le Langage des Fleurs, récemment retrouvé par ses descendants, s'affirme sa plume et s'esquisse déjà la future Muse aux violettes, Renée Vivien : sensibilité, sensualité, spiritualité, correspondances entre les arts, pouvoir balsamique et miroir mélancolique des fleurs pour qui entend leur langage... Nicole G. Albert présente cet inédit comme la première évocation du lien mystérieux qui unit la future Renée Vivien et les fleurs.