«Être clown, c'est choisir d'assimiler l'inassimilable. C'est accepter de juxtaposer
des anges, des monstres et des démons. C'est créer une bulle d'inattendu
précisément là où on peut s'attendre à tout. Clownesque... Le jeu clownesque
est une synthèse, quelque chose qui tient du pow-wow et du sabbat : être clown,
c'est un prétexte pour dire l'état du monde. C'est une histoire de passion. Une
ode à l'amour. Avec un clin d'oeil à la colère, à la jalousie et à la passion
dévorante pour les choses les plus futiles. C'est de ces contrepoints légers que
naît l'équilibre, toujours instable, du peuple clown. Chacun des clowns qui
composent, habillent et habitent cette longue fresque vivante possède un
univers singulier. Comme tout un chacun. Mais le clown est une loupe, un miroir
déformant et un regard d'une justesse infinie puisqu'il n'y a là aucune vérité,
mais une infinité de possibles... Cette succession d'instants clownesques,
disséminés d'un bord du monde à l'autre, comme les pierres les plus fines d'un
collier d'acier brut, est sans doute la plus belle façon de conjurer la morosité du
quotidien, mais c'est aussi un habile prétexte pour suggérer qu'au-delà du rire
subsiste, encore et toujours, l'émotion...»