«Ils l'endorment, leur public, avec leurs pièces de musée, leurs tragédies d'antiquaire et leurs malheureuses momies en peplum qui s'égosillent sans bouger ! Tandis qu'ici, aux Funambules, c'est vivant, ça saute, ça remue.» Le ton est donné : à côté du «grand théâtre», existe une tradition du théâtre populaire, particulière à Paris, qui remonte à la fin de l'Empire. Et depuis deux siècles, autour de ce genre théâtral, se sont déroulées en parallèle une histoire littéraire, une histoire du spectacle et une histoire sociale. Une sorte de ménage à trois, entre auteurs, acteurs et public. A l'orchestre ou au poulailler, aux Variétés ou à la Porte Saint-Martin, on vient rire, sourire ou s'émouvoir aux nouvelles pièces de Labiche, Feydeau, Guitry, Pagnol, Anouilh ou Poiret, et applaudir Frédérick Lemaître, Hortense Schneider, Pauline Carton ou Michel Serrault, Claude Brasseur et Rosy Varte. Cet art de vivre des soirées au théâtre est retracé par Olivier Barrot et Raymond Chirat qui l'affirment très haut : rien ne vaut une bonne intrigue, une bonne réplique. Les (...) claquent et le ton monte : «Ciel, mon mari !»