L'évaluation de l'efficacité des aides publiques au cinéma français constitue le deuxième rapport publié par l'Office parlementaire d'évaluation des politiques publiques.
Ce rapport comporte l'analyse que le rapporteur de l'Office a faite d'une étude commandée à la société BIPE & Stratorg International.
Cette étude, qui s'appuie sur des éléments de comparaison internationale, démontre que la politique française n'est parvenue à développer un cinéma sans équivalent en Europe qu'au prix d'un certain nombre de dysfonctionnements liés à la substitution d'une logique de préfinancement à une logique d'amortissement.
Bien qu'elle ait permis de maintenir la créativité du cinéma français, l'abondance des financements résultant des aides publiques du Compte de soutien à l'industrie cinématographique, des obligations des diffuseurs et, plus marginalement,' des Sofica, a eu pour conséquence une certaine déresponsabilisation des agents. Un appareil de production en état de surcapacité structurelle, la place de plus en plus limitée des distributeurs dans le financement de la filière, la faiblesse, enfin, des performances du cinéma français sur les marchés étrangers, sont les signes les plus évidents de cette déconnexion avec le marché.
L'analyse du BIPE fait apparaître, sur le plan financier, les faiblesses d'un système qui alimente l'inflation des coûts de production sans améliorer la rentabilité des entreprises. Bref, un secteur et, d'une façon générale, des performances qui restent fragiles face à la concurrence des grands groupes américains et à la perspective d'une nouvelle donne audiovisuelle. Tel est le diagnostic sans complaisance que l'Office a porté à la connaissance des assemblées.