Depuis longtemps il fait tout : l'auteur, le metteur en scène, le réalisateur, l'acteur, le chorégraphe, le danseur, le directeur de théâtre. Prétend-il pour autant savoir tout faire ? Non. Il fait des incursions, il allume des feux, il campe, il décampe. Le voyage, c'est son mode naturel d'existence. Son territoire, ce sont les mots. Son obsession, le rythme. La langue avec tous ses accidents. Le souffle, la précipitation, la colère, l'envie. Quand la langue s'empare du corps et met la vie en danger. Il écrit pour des personnes, il n'écrit pas de rôles. Quitte à ce que ce soit raté. D'ailleurs, il préfère l'accidenté au lisse, dans les voix, dans les dialogues, dans les enjeux.
Ce texte n'est pas un entretien classique. J'ai proposé à Pascal Rambert un dispositif extrêmement simple : des questions que je lui ai adressées par mail à mon rythme pendant cinq mois. L'écran et la distance ont, contre toute attente, autorisé un peu d'abandon. Ce fut aussi l'occasion de s'entretenir avec Caroline Guiela Nguyen, Arthur Nauzyciel et Stanislas Nordey. C'est donc un document de travail à vif et non une leçon de théâtre.