Simone Barbès ou la vertu
Simone Barbès est ouvreuse dans un cinéma porno. Un soir, après son travail, elle se rend dans une boîte de nuit lesbienne. Puis elle rencontre un homme seul et désespéré.
« Où était donc passée Simone Barbès depuis tout ce temps ? Longtemps resté invisible, hormis sur de piètres copies pirates ou lors de rediffusions hasardeuses à la télévision, le premier long-métrage de Marie-Claude Treilhou, sorti dans l'indifférence en février 1980, refait surface à la faveur d'une splendide restauration, qui rend à sa dérive noctambule tout son lustre équivoque et étincelant. Coup de maître d'un culot et d'une grâce infinis, le film apparaît comme l'un des chefs-d'oeuvre oubliés du cinéma français, trait d'union possible entre le cinéma populaire d'avant-guerre et les conquêtes libertaires d'après la Nouvelle Vague.
Il incarnerait même, rétrospectivement, ce que le progressisme appelle aujourd'hui de ses voeux : un contre-modèle soucieux des marginalités, des diversités sexuelles, écrit et tourné dans un élan fou par une jeune femme combative d'à peine trente ans. Trente-huit ans plus tard, il n'a rien perdu de son bouillonnement existentiel ni de sa verve sentimentale. »
Mathieu Macheret