Tristesse ou dépression ?
Comment la psychiatrie a médicalisé nos tristesses
Ce livre dresse une critique rigoureuse de la manière dont la psychiatrie américaine a réformé, dans les années 80, le diagnostic de la dépression.
Selon les auteurs, le diagnostic actuel de la dépression est trop inclusif et trop large. En négligeant l'importance de la prise en compte du contexte, il tend à « pathologiser » les réactions normales d'abattement qui se produisent à l'occasion de certaines situations difficiles de la vie. Par ailleurs, faire de la tristesse une maladie, c'est aussi en favoriser la médicalisation, avec des conséquences financières très favorables pour l'industrie pharmaceutique.
L'ouvrage entend réhabiliter la tristesse, aussi intense puisse-t-elle être, comme un événement normal de la vie humaine. À rebours, la dépression est caractérisée comme une tristesse proprement pathologique, c'est-à-dire dysfonctionnelle. Malheureusement, les sociétés individualistes contemporaines refusent bien souvent de reconnaître la tristesse pour ce qu'elle est : davantage le résultat des problèmes sociaux, plutôt que leur cause.