La savane est ce qu'il y a de plus beau en Afrique.
Savane veut dire espaces illimités, ciels illimités, herbes hautes
sur lesquelles court la musique du vent, acacias rares et légers
comme des nuages par beau temps, et silhouettes lointaines
de grandes bêtes massives. Dans ces étendues d'herbes sans
fin, pleines de lumière et de silence, on dirait que l'Afrique
«médite» quelque message muet, un message bien à elle, de
grandeur, de majesté.
Ces récits de voyage, écrits en Côte d'Ivoire et
au Sahara, sont, avant tout, une profonde réflexion
sur la vie et la mort. Alberto Moravia rejoint là une
tradition de grands écrivains-voyageurs, brassant
une mémoire culturelle commune où l'on rencontre
Baudelaire et Gauguin, Karen Blixen, Conrad
ou Hemingway, et où les notations géographique,
culturelle ou esthétique conduisent toujours à une
lecture avisée tant de la société africaine que de
l'Occident.